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L’initiative 3 N (« les Nigériens nourrissent les Nigériens »): un engagement politique pour mettre les Nigériens à l’abri de la famine et de la soif

L’initiative « 3 N », un crédo, une volonté et un engagement politiques du président de la république, Issoufou Mahamadou, pour mettre les Nigériens à l’abri de la famine et de la soif. Elle est constituée d’un programme d’investissement qui permettra au Niger d’accéder à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce programme intègre les dispositions de la stratégie de réduction de la pauvreté afin de garantir les conditions d’une pleine participation des populations à la production nationale et à l’amélioration de leur revenu.

Selon le Haut Commissaire à l’initiative’’ 3N’’, Dr Amadou Alahouri, la valorisation des résidus de cultures et de paille de brousse, la promotion des circuits fiables d’approvisionnement et de distribution des sous-produits agro-industriels ainsi que la promotion des prestataires privés, la gestion des ressources naturelles constitueront les principaux défis à relever.

‘’ Malgré toutes les ressources investies dans le secteur agricole depuis les indépendances, le Niger a encore la triste réputation d’être le pays des crises alimentaires à répétition et de la malnutrition permanente’’, a-t-il indiqué, lors d’un point de presse sur les grandes ambitions de cette option politique.

Face au déficit chronique des produits vivriers, notamment céréaliers, a noté M. ALAHOURI, l’insécurité alimentaire devient de plus en plus inquiétante et la pauvreté gagne chaque jour du terrain dans le monde rural qui compte 80 % de la population nigérienne, ajoutant que cette situation d’éternel assisté au plan alimentaire du pays, est inacceptable. Il est possible de changer radicalement la situation, a déclaré le Haut Commissaire qui fait également ce constat amer. « Un Niger qui était autosuffisant en denrées alimentaires et même exportateur de céréales jusqu’à la fin des années soixante, est devenu fortement déficitaire. En 50 ans d’indépendance, il a enregistré une année déficitaire sur deux.

Même dans les années équilibrées ou excédentaires, une frange importante de la population se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire plus ou moins sévère, Environ 6 ménages sur 10, ne peuvent couvrir leurs besoins alimentaires que pour « 3 mois », Aussi, une malnutrition sévit de manière endémique surtout chez les enfants de moins de 5 ans, Et à ce tableau sombre, se ‘’greffent’’ des crises alimentaires sévères cycliques et de plus en plus rapprochées.

Pendant la sécheresse de 2004- 2005, quelque 3,6 millions de personnes étaient touchées, et ce chiffre a doublé en 2009- 2010 ».

Pour relever ces défis, a fait observer Dr Alahouri, le Niger dispose de nombreux atouts écologiques, agronomiques socio-économiques et culturels.

La diversité des zones bioclimatiques et des zones agro-écologiques est un atout important à exploiter, à travers un système intelligent d’aménagement du territoire, tenant compte des potentialités spécifiques. Le Niger est aussi une vaste zone d’élevage avec un cheptel estimé à 35 millions de têtes, toutes espèces confondues (en 2008), pour une valeur marchande de plus de 2000 milliards de FCFA, Il est considéré dans son ensemble comme un pays à vocation pastorale. Les ressources en eau renouvelables sont globalement estimées à 33,65 km3 dont 2,5 km 3 d’eau souterraine.

Les superficies irrigables sont estimées à 270 000 ha et 330 000 ha dans les oasis et la grande vallée de l’Irhazer dans la région d’Agadez. Les cuvettes oasiennes dans le Manga et à Zinder, les vallées du fleuve Niger et les dallols de Dosso et Tillabéry, les vallées, les « goulbis » et « koramas » de Tahoua et Maradi, et le bassin du Lac-Tchad dans la région de Diffa. A cela s’ajoute une multitude de mares permanentes et temporaires où il est possible de faire des cultures de décrue ou de contre-saison. « Malheureusement, le potentiel hydraulique reste faiblement mobilisé. Seul 1 % des ressources en eau de surface et 20 % de l’écoulement souterrain sont utilisés. Le potentiel irrigable est lui aussi largement sous-exploité ; seul un tiers des terres irrigables est annuellement mis en valeur, environ 13.000 ha d’aménagement hydro-agricole en maîtrise totale de l’eau et 60.000 ha en maîtrise partielle », selon Dr Alahouri. De l’avis du haut commissaire, Les « 3 N » s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale pour un développement durable et une croissance inclusive qui fera place à la stratégie de développement accélérée et de réduction de la pauvreté. Il est un programme d’investissement qui permettra au Niger d’accélérer à l’atteinte des objectifs du millénaire notamment l’élimination de l’extrême pauvreté ainsi que d’assurer un environnement durable, Cette initiative s’inscrit aussi dans le processus de mise en oeuvre du plan de développement détaillé pour l’agriculture en Afrique, du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique ( NEPAD).

Elle cadre également avec les objectifs de la politique agricole de la CEDEAO et de l’UEMOA qui assureront toutes les conditions à réduire la dépendance alimentaire de l’Afrique de l’Ouest.


Recommandations sur le Plan d’action 2011-2015 de l’initiative « 3N »

Les participants à l’atelier de validation du cadre stratégique 2035 et du plan d’action 2011-2015 de l’initiative ‘’ 3N’’ (les nigériens nourrissent les nigériens) pour la sécurité alimentaire et le développement agricole durable ont formulé, au terme de leurs travaux, d’importantes recommandations à l’endroit de l’Etat, des collectivités territoriales et au Haut commissariat à l’initiative ‘’ 3N’’.

La réunion a insisté sur la nécessité d’aligner les politiques et stratégies sectorielles en cours ou à venir à l’initiative 3N, de renforcer l’encadrement technique et l’appui-conseil au niveau des communes. Elle a également préconisé le recrutement et la mise à disposition d’agents techniques, l’activation des différents fonds mis en place par l’Etat à l’effet de diligenter la mise en place du FISAN et par voie de conséquence, permettre aux producteurs d’accéder aux crédits.

En outre, l’atelier a recommandé d’élaborer les plans d’action détaillés du second semestre 2012 et de mettre en commun par les responsables (ministères) de mise en oeuvre des programmes majeurs, de libérer les ressources prévues pour l’année 2012 pour dégager les actions déjà planifiées dans le cadre de l’initiative 3N. Il a aussi préconisé le renforcement du financement de l’Etat et la souplesse des procédures de financement La vision 2035 n’étant pas encore formulée, il est proposé d’inscrire l’initiative dans le programme pour la renaissance du Niger, que les 4 autorités confirment par des dispositions appropriées pour que les « 3N », comme unique politique sectorielle de développement agricole et de sécurité alimentaire, afin d’éviter les duplications aussi bien au niveau des programmes que du cadre institutionnel.

Il est aussi nécessaire de veiller à la continuité dans l’effort ainsi que la cohérence, la complémentarité et la synergie entre les « 3N » et les autres politiques sectorielles, notamment le transport, l’éducation et l’hydraulique.

Le haut commissariat devait aussi se rapprocher du ministère du Plan pour la finalisation du cadre stratégique du plan d’action. Les participants ont également recommandé de clarifier les rôles et les responsabilités des acteurs dans le plan d’action, de prévoir la communication et la mobilisation sociale ainsi que la gestion des risques induits , d’accorder une place importante aux secteurs privés, aux exploitations familiales ainsi que le renforcement du cadre de concertation Etat du Niger- partenaires au développement.


Les « 3 N » : une promesse de campagne

Le Niger enregistre un déficit céréalier une année sur trois. Il connait une longue période de soudure, une malnutrition qui sévit de manière endémique surtout chez les enfants et des crises alimentaires cycliques et de plus en plus rapprochées. C’est pour mettre fin à cette situation que le président de la République ISSOUFOU MAHAMADOU a initié les « 3 N » « les Nigériens nourrissent les Nigériens ».

« Le peuple nigérien a un immense défi ; un défi qui a un rapport avec sa dignité et son honneur. Le défi de l’éradication de la faim. Il est choquant que de manière récurrente, nous soyons réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres peuples. Comme en témoignent les dernières élections, notre peuple a conquis la liberté politique. Il lui reste maintenant à réaliser l’alliance de la liberté et du pain. Le gouvernement s’attaquera à la réalisation des « 3 N ». Cela est possible car en plus des eaux de surface comme le fleuve Niger, nous disposons d’immenses gisements d’eau souterraine. Cela est possible car nous avons des terres irrigables, en mobilisant toutes ces ressources ainsi que les eaux pluviales, les sécheresses récurrentes ne seront plus synonymes de famine’’, disait le président de la République le 7 Avril 2011, lors de son investiture à la magistrature suprême du pays.

Cet engagement a pris forme par la mise en place d’un Haut Commissariat aux « 3 N » et le Gouvernement s’attèle à sa mise en oeuvre.

Pays caractérisé par la prédominance du secteur primaire, le Niger pratique une agriculture de subsistance fortement dépendante des aléas climatiques. Il a décidé de pallier la situation à travers le programme « 3 N » initié par le chef de l’état.

Pour mettre en oeuvre cette initiative, un Haut Commissariat a été mis en place et rattaché au Cabinet du Premier Ministre. A cet effet, il sera mis en place dans les communes rurales et certains gros villages ainsi qu’au profit des ménages vulnérables, des kits composés, selon le cas, des magasins de stockage et de conservation de grains, d’intrants agricoles et zootechniques, auxquels s’ajoutent des matériels et des outillages des centres de formation et d’encadrement des producteurs dans le cadre de la santé du cheptel, la maintenance des matériels et ouvrages de microcrédits.

Les producteurs ruraux seront accompagnés à travers la création de fonds de sécurisation des producteurs agricoles. Les « 3 N » c’est aussi le développement de l’irrigation par la mise en place du barrage de Kandadji, la réhabilitation de 9 700 ha d’aménagements agricoles, l’irrigation de 40.000 ha de nouveaux périmètres et la mise en culture de 50 000 ha en décrue.

Cette politique ambitionne aussi de réaliser des petites retenues d’eau, des seuils d’épandage et des mares artificielles. L’initiative du Président de la République se fera également à travers la promotion des produits alimentaires de substitution par la vulgarisation des cultures à haute valeur nutritive marchande notamment l’oignon, le niébé, le souchet, le sésame, l’arachide, les dattes et la canne à sucre. Ceci se fera en encourageant l’entreprenariat privé. L’amélioration des systèmes de conservation et de stockage par la capitalisation et la vulgarisation des techniques appropriées ainsi que l’organisation des acteurs des filières et leur accès aux services financiers ruraux de proximité, figurent parmi les priorités. Pour augmenter les disponibilités en produits animaux (lait, viande, cuir), des actions pertinentes sont engagées relativement à l’alimentation du cheptel.

Il est prévu la création des puits pastoraux, la promotion d’emploi, l’exploitation familiale avec l’installation de 100 forages modernes par an et l’amélioration du taux moyen d’exportation du cheptel pour le porter à 20 % en réhabilitant et en construisant des abattoirs modernes. Pour la prévention et la gestion des crises alimentaires et la lutte contre la malnutrition, on procédera au renforcement des capacités d’anticipation et de gestion efficientes de ces crises ainsi que la réalisation d’un stock de sécurité à 150.000 F dont 100.000 en numéraires et 50.000 F en stock physique.

Les autres objectifs, sont la redynamisation de la recherche agricole pour valoriser les résultats actuellement disponibles à travers le renforcement des capacités des institutions nationales, le transfert de technologie diffusable et la mise au point de nouvelles technologies de production. Toute cette stratégie sera soutenue par le renforcement de la banque agricole pour garantir le financement de la production et la commercialisation des produits agro-sylvopastoraux.

Source : www.presidence.ne

Crédits: AK-Project