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Jacques Berthelot : La folie de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC)

La feuille de route de la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLEC) a été adoptée par l’Union africaine en 2012 et la décision de lancer les négociations en juin 2015 lors du 25ème Sommet de l’Union africaine, avec pour objectif une mise en place d’ici fin 2017.

Cet objectif est une folie totalement irréaliste de l’Union africaine, soutenue par la CNUCED et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA). Ainsi le Secrétaire général de la CNUCED, Mukisha Kituyi, a-t-il déclaré le 29 septembre 2016, lors du Forum public de l’OMC, : ’J’ai eu le privilège de rencontrer 16 présidents africains pour parler de la ZLEC et me réjouis qu’un grand nombre de dirigeants politiques croient à l’avenir et à la nécessité d’une intégration africaine’ [1].

Fascinée par les accords de libre-échanges méga-régionaux comme le TTIP (TAFTA), le TTP et le CETA, l’Union africaine veut montrer ses muscles en prétendant faire encore mieux entre ses 55 Etats. Certes un accord de libre-échange n’est pas une union douanière au sens où les Etats membres doivent seulement abolir leurs droits de douane entre eux tout en conservant leurs propres droits de douane vis-à-vis du reste du monde, mais ceci serait impossible. Loin de favoriser l’intégration régionale du continent elle ne pourra que le désintégrer fortement en ouvrant largement les portes aux firmes multinationales qui sont déjà largement présentes dans la plupart des pays et qui concentreront leurs activités dans les pays les plus compétitifs en exportant vers les autres. On peut déjà souligner la quasi impossibilité géopolitique d’établir des règles commerciales communes dans cet immense continent qui abrite 1,2 milliard d’habitants en 2016 et devrait en abriter 2,5 milliards en 2050 et où le PIB par tête en 2015 va de 276 $ au Burundi à 15 476 $ aux Seychelles en passant par 911 $ au Sénégal, 1 377 $ au Kenya, 1 381 $ au Ghana, 1 399 $ en Côte d’Ivoire, 2 640 $ au Nigéria, 3 615 $ en Egypte, 3 873 $ en Tunisie, et 5 692 $ en Afrique du Sud.

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Crédits: AK-Project