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Sénégal: Reconstitution du capital semencier - Un programme de 3,5 milliards mis en place

Le 18ième mardi du Bureau d’analyse macro économique (BAME) de l’ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles) s’est tenu le 27 août dernier, avec comme thème : « La filière arachidière au Sénégal ». Il s’agissait de réfléchir, avec tous les acteurs, sur « La configuration de la filière arachidière au Sénégal : la crise est-elle réversible ? ».

En marge de la rencontre, Dr Macoumba Diouf, directeur de l’ISRA, a affirmé que le Sénégal n’aurait jamais du perdre sa semence certifiée, une fois constituée. « On aurait jamais du la perdre au point de parler de reconstitution ». Selon lui, les autorités actuelles ont tout mis en œuvre pour que la semence, une fois reconstituée, le soit pour de bon. « Quand on la constitué, cela devait être pérenne et ce sera le cas maintenant puisqu’un programme réel est mis en place. Il est doté conséquemment par les pouvoirs publics : de 417 millions, l’enveloppe la plus élevée de tous les temps durant les douze dernières années l’enveloppe est passée à 3,5 milliards ».

Mieux, a-t-il souligné, le Premier ministre en a fait un dossier prioritaire. En atteste, « nous sommes à quatre ou cinq conseils interministériels sur la reconstitution du capital semencier avec tous les acteurs au tour de la table, mais aussi la mise à disposition de moyens conséquents pour que l’ISRA produise suffisamment de pré-base, les rende disponibles, les privée y accèdent, les multiplient. Et que d’ici 2015 qu’on reconstitue notre capital semencier à savoir nos 40 mille tonnes de semences certifiées qui permettent de reconstituer les 120 mille tonnes qui constituent notre capital semencier ».

Pour cela, les relais doivent aussi jouer leur partition. « Après la recherche, il y a des relais avec des organisations professionnelles, des opérateurs privés semenciers qui sont près et engagés à s’y remettre. De même les huiliers s’intéressent plus qu’avant à l’arachide, tout comme des partenaires étrangers qui veulent acheter l’arachide pour l’exportation. Le marché existe également, donc la situation est favorable », a rassuré le directeur de l’ISRA.

Revenant sur les trois sous-thèmes dans l’ordre du jour, Dr Macoumba Diouf a expliqué que les difficultés de la filière arachidière peuvent être résorbées en « jouant sur les déterminants économiques ». « Est-ce qu’on peut revivre notre économie arachidière d’antan ?" C’est en jouant sur les déterminants économiques ». En suite à la question « Est-ce qu’on peut restructurer notre filière ». Il a répondu que l’heure est à la « contractualisation » comme solution pour une agriculture qui nourrit son homme.

« La semence gère au moins 35% de la productivité »

Il s’agit de « vendre avant de produire, ce qui relève de la structuration, donc une filière bien organisée qui aura un pouvoir de négociation élevé. Et les opérateurs, notamment les huiliers, et ceux qui viennent de l’étranger négocieront et signeront des contrats de productions : accompagner le producteur avec l’appui et l’accès aux intrants, l’attendre à la production qu’il faut prendre au prix négocié au départ. Dans toutes les agricultures où ça marche, on vend avant de produire », a-t-il conseillé.

En fin, par rapport à la « Reconstitution du capital semencier : intérêts, enjeux et perspectives », il a expliqué que quand ont dit que l’inversion de la tendance est possible, c’est parce que les déterminants sont là, il y a la semence. « On a frôlé des situations dommageables car on est resté près d’une vingtaine d’années ou un peu plus sans qu’un intérêt marqué n’ait été porté sur la semence ». Ce qui constitue un problème quand on sait que « la semence gère au moins 35% de la productivité.

Si vous avez une mauvaise semence, vous perdez d’entrée 35% de votre production, malgré les semences et la qualité du sol. Ce qui veut dire que si cette question est occultée il y a un sérieux problème », a-t-il confié, rappelant qu’entre 1960 et 1980 l’arachide représentait 60% du Produit intérieur brut (PIB) du Sénégal et 80% de nos recettes d’exportations. Mais aujourd’hui il tourne autour de 7% du PIB.

Par Ibrahima Diallo

Source : Sud Quotidien

Crédits: AK-Project