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Sénégal: La certification des biocarburants pourrait être un obstacle au commerce

Un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que la structure de certification des biocarburants complique l’exportation pour les petits agriculteurs et nombre de pays en développement.

Intitulé "Biofuels and the Sustainability Challenge", le rapport souligne que "les systèmes de certification actuels, volontaires et pour l’essentiel privés, pourraient exclure les petits exploitants, car ils sont majoritairement conçus pour l’agro-industrie à grande échelle", rapporte un communiqué de la FAO.

"Beaucoup de ces systèmes font un usage intensif de données et d’informations, entraînant des coûts et exigeant des capacités souvent hors de portée des petits agriculteurs", explique l’organisation onusienne dans le texte publié mardi sur son site internet.

Citant le rapport, la FAO indique que "ces dispositifs, tels qu’ils sont structurés, tendent à favoriser les grands acteurs et incitent à augmenter la production pour absorber les coûts de certification".

"Quoi qu’il en soit, la certification peut avoir des effets positifs sur le secteur, notamment améliorer l’efficience de la filière d’approvisionnement, réduire les risques, renforcer la transparence et sensibiliser aux problèmes qui touchent cette filière", relativise le communiqué.

"Néanmoins, nuance le texte, dans la mesure où ils servent à contrôler les importations, ces systèmes peuvent entraver les échanges et limiter l’accès aux marchés - en particulier pour les pays en développement disposant d’avantages comparatifs en termes de production, qui voient dans ce secteur une réelle occasion d’aller de l’avant et de vaincre la pauvreté rurale et les taux de chômage élevés."

"Nombre de pays en développement, explique encore le rapport, craignent que les systèmes de certification ne deviennent indirectement des obstacles au commerce s’ils ne sont pas gérés correctement."

Ainsi, s’il est "facile pour les producteurs des pays industrialisés de se plier aux exigences portant sur les opportunités de formation à offrir aux agriculteurs salariés, des impératifs de ce type peuvent être beaucoup plus difficiles à satisfaire pour les petits producteurs des pays en développement".

"De même, il est d’usage que les grandes entreprises conservent les documents financiers nécessaires aux audits, tandis que les petits exploitants gardent en mémoire les données relatives aux rendements, aux engrais ou aux autres intrants nécessaires à l’estimation des émissions de gaz à effet de serre", fait observer la FAO.

"Pour améliorer le recours à la certification", l’organisation indique que le rapport estime que "les gouvernements et les organisations internationales des pays consommateurs et producteurs devraient instaurer des mécanismes complémentaires afin de créer un environnement porteur".

Source : APS

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