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Sécurité alimentaire : L’Afrique de l’Ouest va s’inspirer du modèle brésilien pour améliorer sa productivité agricole

La capitale burkinabé, Ouagadougou, abrite, depuis hier, la réunion sous régionale d’évaluation des activités du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao/Waapp). A l’entame des travaux, les acteurs du monde rural ont été unanimes à reconnaître la nécessité d’adapter de nouvelles technologies agricoles en Afrique de l’Ouest. Ils comptent s’inspirer, à ce sujet, du modèle brésilien de productivité agricole.

Objectif : assurer, à terme, la sécurité alimentaire.

La généralisation et la diffusion à large échelle des nouvelles technologies agricoles restent encore un défi à relever pour l’agriculture en Afrique. Pour atteindre cet objectif, une douzaine de pays ouest africains s’est réunie sur le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao/Waapp) obtenu grâce à un financement de la Banque mondiale et du Royaume d’Espagne. Mis en œuvre sur le terrain depuis 2011, ce programme qui s’articule autour de quatre composantes majeures parmi lesquelles l’amélioration de la coopération régionale, est en train de mettre le focus sur le transfert de nouvelles technologies et leur adaptation chez les producteurs des pays bénéficiaires. En évaluant le degré de performance de mise en œuvre des différents volets du programme, les différents acteurs impliqués ont insisté encore sur la nécessité de développer davantage une synergie d’action entre les douze Etats bénéficiaires dudit Programme. Ce souhait a été encore renouvelé à l’occasion de la réunion de Ouagadougou en présence des bailleurs. Le directeur des Programmes du Coraf (Conseil ouest africain pour la recherche de développement agricole), le Dr Aboubakar Njoya, a profité de l’occasion pour inviter les Etats de l’Afrique occidentale à s’inspirer du modèle brésilien de productivité agricole afin d’atteindre certains objectifs majeurs du Ppaao comme la sécurité alimentaire et la croissance économique.

Diffusion à large échelle des nouvelles technologies

« Le Brésil a atteint un réseautage tellement pointu qui peut intéresser les pays de l’Afrique de l’Ouest », a dit Dr Njoya, à l’ouverture des travaux. Il estime que le fait que ce pays partage les mêmes écologies avec la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest pourrait être un atout majeur dans l’atteinte de cet objectif. La réunion de Ouaga a été également une occasion de pointer du doigt un des maillons faibles de l’agriculture en Afrique, à savoir la diffusion à grande échelle des technologies. A ce sujet, les acteurs réunis au sein du Waapp ont souligné la nécessité de développer davantage des synergies d’actions entre pays pour l’adaptation des technologies nouvelles notamment en termes de semences agricoles.

Pour le ministre burkinabé de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, cet aspect est d’autant plus important qu’il urge de mettre en place de nouvelles plateformes d’innovations dans la diffusion de semences adaptées dans la sous-région. « Cela doit être pris en compte à travers un regard prospectif pour la mise en œuvre efficiente des programmes du Ppaao » a suggéré M. Zoungrana. Il partage cet avis avec la représente résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso.

Selon cette dernière, il s’agit de favoriser l’intégration africaine pour arriver à améliorer la productivité agricole. Elle n’a pas manqué de souligner la nécessité de lever les barrières frontalières et autres considérations liées aux questions de souveraineté nationale des Etats dans le combat pour la souveraineté alimentaire. « Un Etat n’est souverain que s’il est en mesure d’atteindre la sécurité alimentaire », a indiqué la représentante résidente de la Banque mondiale au pays des hommes intègres.

Envoyé spécial à Ouagadougou, Seydou Prosper SADIO (Le Soleil.sn)

Crédits: AK-Project