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Les Etats du Sahel invités à augmenter les investissements en matière d’hydraulique agricole

Les représentants des six pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) ont lancé jeudi à Dakar un appel demandant à leurs gouvernements d’augmenter sensiblement les investissements en matière d’hydraulique agricole, pour passer de 400.000 hectares actuellement à 1 million d’hectares d’ici 2020 pour un coût total estimé à plus de 7 milliards de dollars US.

Cet appel est contenu dans la déclaration dite ‘’Déclaration de Dakar’’ publiée à l’issue d’un forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel. Le thème était : ‘’Forger la résilience et accélérer la croissance au Sahel et en Afrique de l’Ouest par la relance de l’agriculture irriguée’’.

La rencontre était organisée par le gouvernement du Sénégal, la Banque mondiale et le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Le texte final a été lu lors de la cérémonie de clôture en présence du vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Makhtar Diop, du ministre sénégalais de l’Hydraulique, Pape Diouf et des représentants de la FAO et du CILSS, entre autres.

La Déclaration de Dakar invite les Etats concernés à décliner ‘’cet objectif dans des programmes cohérents, accélérant la mise en œuvre des politiques sectorielle, des réformes institutionnelles, du cadre juridique et des dispositifs organisationnels relatifs à la gestion de l’eau agricole et du foncier, à la production irriguée et, au besoin, aux filières agricoles concernées, suivants des processus négociés’’.

Les représentants des six Etats leur demandent aussi d’assurer ‘’la transparence et l’équité dans la répartition des coûts, le fonctionnement et l’entretien des systèmes d’irrigation, tout en renforçant les capacités des organisations paysannes qui sont parties prenantes dans leur gestion, sur la base d’un cadre réglementaire adapté’’.

Ils estiment que les gouvernements doivent intensifier ‘’l’appui aux initiatives régionales qui visent l’amélioration et l’amplification de l’irrigation au Sahel et en Afrique de l’Ouest comme celles relatives à la mise en œuvre du Pilier 1 du PDDAA (Programme détaillé pour le développement de l’agriculture), du Partenariat africain pour les eaux agricoles (AgWA) sous l’égide de l’Union africaine et la Coalition mondiale pour l’eau au Sahel’’.

Le Forum de Dakar a relevé la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle des pays sahéliens, la prédominance de l’agriculture pluviale, les effets de l’accroissement démographique, la faiblesse des ressources financières allouées à l’investissement agricole.

Les participants ont souligné que malgré ‘’sa contribution potentielle à l’économie agricole rurale des pays de la région, l’irrigation ne représente que 2% des superficies cultivées au Sahel et que moins de 20% du potentiel est exploité’’.

Dans leur déclaration, ils invitent les gouvernements à ‘’mettre en œuvre un ensemble de stratégies et de programmes d’investissements diversifiés visant à exploiter le potentiel de développement offert par une palette de systèmes de gestion hydro-agricoles possibles’’.

Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la mobilisation des eaux pluviales à des fins agricoles, la petite et moyenne irrigation gérées par les communautés villageoises, la modernisation et l’expansion des grands périmètres publics irrigués existants, notamment rizicoles.

Les participants au forum demandent aussi aux Etats d’appuyer la revitalisation des grands aménagements existants, de promouvoir le recours à des investisseurs privés et à des financements commerciaux, de mener une action soutenue de renforcement de capacités aux niveaux régional, national et local, de mettre en œuvre les principes de gestion intégrée des ressources en eau, dans le cadre des bassins hydrographiques internationaux, etc.

A Dakar, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Makhtar Diop, a assuré les Etats de l’engagement de son institution pour réussir les objectifs déclinés dans la déclaration.

’’Nous le pouvons’’, a dit M. Diop qui a appelé les pays du Sahel à une forte coalition pour la transformation de l’agriculture dans cette région à travers une relance de l’irrigation.

’’Nous voulons travailler avec les gouvernements pour la mise en place de cette coalition ici et maintenant. Elle est impérative si nous voulons contribuer de manière substantielle à éliminer la pauvreté au Sahel en renforçant la place de l’irrigation dans l’agriculture’’, a-t-il dit.

‘’C’est un défi concret que nous devons relever et je vous invite à bâtir une forte coalition autour de ceux qui agissent et veulent agir encore plus pour une amélioration durable de la condition de vie des populations du Sahel’’, a-t-il ajouté.

APS

Jeudi 31 Octobre 2013 - 22:06

Crédits: AK-Project