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Congo-Kinshasa: Les performances de la filière café minées par des exportations frauduleuses

Le secteur du café en République démocratique du Congo (RDC) continue de battre de l’aile en raison de la hausse exponentielle des exportations frauduleuses. La RDC exporte officiellement 8 000 tonnes de café seulement, sur une production annuelle de café estimée à 73 000 tonnes.

Si rien n’est fait pour mettre un terme à la fraude dans l’exportation des produits agricoles, la RDC risque d’être identifiée parmi les grands absents du marché international du café. Cette sonnette d’alarme vient du directeur de l’Office national du café (ONC), Albert Kabongo Kazambu.

D’après lui, un terme peut être mis à ces exportations frauduleuses si les autorités décident de faire le premier pas en « insérant, dans la loi créant l’ONC, une disposition contraignante pour réprimer l’exportation frauduleuse des produits agricoles d’exportation ».

Albert Kabongo est d’avis que cette action devra être suivie de la mise en place d’un mécanisme de contrôle plus rigoureux des opérateurs économiques présents dans ce secteur. Car « certains opérateurs économiques, membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) basés dans l’Est du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale) et à l’Ouest (Bas-Congo, Equateur et Kinshasa), ne s’acquittent pas de leurs obligations vis-à-vis de l’Etat par le payement des frais de prestation sur les produits agricoles d’exportation comme le prescrit la loi créant l’ONC. »

Au niveau du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage, Jean Chrysostome Vahamwiti, a jugé impérative la relance de la filière café en RDC, afin de régler les questions relatives à l’insécurité alimentaire en milieux ruraux.

Pour le gouvernement congolais, le document de stratégie nationale de ce secteur constitue un outil de référence pour orienter la politique caféière et pour coordonner les actions des bailleurs, des ONG et d’autres partenaires.

Certains experts estiment qu’un partenariat public-privé est plus que nécessaire pour relever le secteur du café exploité par près de quatre millions de ménages congolais vivant dans des zones rurales. Un secteur qui, jadis, rapportait près de 15 % des revenus d’exportations en RDC.

Pour les partenaires de la RDC, l’appui des bailleurs est souhaitable aux côtés de l’engagement du gouvernement pour mener les réformes nécessaires dans les filières. La formulation des projets, en application à cette relance, est attendue avec le financement de l’Union européenne. D’autres souhaitent la naissance en RDC d’une caféiculture professionnalisée et compétitive, recourant à un engagement soutenu du secteur privé, du gouvernement et des autres bailleurs.

En RDC, le café, qui fait vivre 4,5 millions de personnes, se classe premier parmi les principaux produits agricoles d’exportation, avec la création d’un revenu annuel d’environ 250 millions de dollars américains.

Par Olivier Kaforo

Source : Le Potentiel

Crédits: AK-Project