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Congo-Kinshasa: Insécurité alimentaire - Statistiques alarmantes pour le pays

Kinshasa — La publication officielle de l’analyse globale sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité en RDC (CFSVA), a eu lieu lundi 4 février 2013 à l’Hôtel Sultani. Cette activité était organisée conjointement par le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) et parrainée par le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural ainsi que celui de la Santé Publique.

Cette analyse permet de faire l’étude globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité en RDC pour une meilleure planification de la réponse aux problèmes de la faim et de la malnutrition en RDC. Ces assises ont connu la participation de nombreuses personnalités, dont le représentant du ministre de la Santé, les Secrétaires généraux en charge de l’Agriculture, etc.

Appelé à prendre la parole, le représentant du PAM, Martin Ohlsen, a dit que ces travaux entrent dans le cadre de l’Assistance au Développement de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté en RDC. Le rapport OCHA publié en 2012 renseigne qu’il y a 2,6 millions de déplacés, 6,4 millions de personnes en crise alimentaire aigue. Le taux de malnutrition est de 15 % dans beaucoup de territoires du pays, notamment dans les zones enclavées de l’Ouest.

Il a affirmé que le PAM ne cessera point d’apporter son appui technique et financier au renforcement des capacités du gouvernement dans la collecte, le traitement et la diffusion des informations fiables sur la sécurité alimentaire et la malnutrition. Quant à l’assistance apportée à la RDC par le PAM chaque année, plus de 3 millions de personnes vulnérables en bénéficient. Il s’agit de la distribution des vivres aux populations déplacées, aux réfugiés ainsi qu’aux communautés hôtes.

L’alimentation scolaire, la nutrition et le VIH/SIDA constituent d’autres domaines d’intervention prioritaires du PAM. Le PAM et le FAO forment, organisent et appuient les petits paysans dans la production, la conservation, la diversification, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Cela permet d’assurer leur sécurité alimentaire tout en augmentant leur revenu.

Dans son exposé, le Dr Thaddée Badibanga a indiqué que la RDC fait face à une insécurité alimentaire aigue depuis 1980. Et cette insécurité a rendu la majorité de la population congolaise très vulnérable. Cette vulnérabilité a été aggravée par les déplacements massifs de la population et la désorganisation des circuits d’approvisionnements des denrées alimentaires, causés par l’instabilité politique, l’insécurité et les conflits ethniques. Il a soutenu que sur le plan de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité, la RDC affiche des indicateurs plus qu’alarmants.

Dans le rapport multiple indicator cluster survey, il est relevé qu’en 2010, 57,8% de la population avait une consommation alimentaire pauvre. Selon l’étude du Dr Ulimwengu publiée en 2011, 57% de la population congolaise accusait un déficit nutritif en protéines, 81% accusait un déficit nutritif en fer, et 83% accusait un déficit en zinc.

Le représentant du ministre de l’Agriculture et développement rural empêché, Alexis Makumyaviri, a fortement apprécié cette analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité. Il a indiqué que cette étude va permettre à la RDC de disposer des informations fiables sur l’ampleur de l’insécurité alimentaire à laquelle sont exposés plusieurs ménages congolais en vue de lutter efficacement contre la faim au Congo. Le rapport IFPRI en 2011 indique que l’indice global de la faim pour la RDC s’est accru à 63% en 2010 suite aux conflits et à l’instabilité politique. Les différentes enquêtes territoriales conduites par l’Institut National de la Statistique, le ministère de l’Agriculture conjointement avec le PAM depuis 2011 dans la Province Orientale, au Kasaï, au Nord et Sud -Kivu, Katanga, Equateur, relèvent que d’une manière générale, une proportion importante de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire, la pauvreté, l’enclavement lié au déficit d’infrastructures de transport, du manque d’accès au marché, de la faible production agricole liée au manque d’encadrement, etc.

Source : Le Phare

Crédits: AK-Project