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Campagne agricole et sécurité alimentaire : L’Uemoa sonne l’alerte face aux menaces d’invasion acridienne

La réalisation de la sécurité alimentaire reste un des objectifs de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Son Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire apprécie positivement le déroulement de la campagne agricole, mais sonne l’alerte face à la menace acridienne.
Le Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire dans l’espace Uemoa a positivement apprécié la pluviométrie excédentaire de cette année dans la majeure partie des pays du Sahel et de l’Union et qui atteste d’un bon déroulement de la présente campagne agricole. Le Comité qui s’est réuni le 13 septembre dernier, à Niamey (Niger), a noté que la pluviométrie a été globalement normale voire excédentaire dans la majeure partie des pays du Sahel et de l’espace Uemoa confortant ainsi l’espoir d’une bonne amélioration de la production céréalière attendue dans l’ensemble des pays de l’espace Uemoa. Cependant, de sérieuses menaces ont été identifiées aux frontières de l’union à savoir le Nord du Niger et au Nord du Mali où des foyers de reproduction du criquet pèlerin ont été signalés. Ainsi, dans une perspective de protection et de sauvegarde des cultures, le Comité, tout en saluant les actions déjà menées par les Etats membres, les Organes et Institutions de l’Union ainsi que les Partenaires techniques et financiers dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, les engage à poursuivre les efforts pour conjurer la menace acridienne. Les Etats de l’union ont été exhortés à mettre en œuvre les mesures arrêtées dans le rapport sur la « situation de l’agriculture de l’Union et perspectives pour la réalisation de la sécurité alimentaire et du développement agricole durable », adopté par la 16ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa. Ils doivent aussi maintenir la mobilisation et la solidarité entre eux et les partenaires techniques et financiers dans le cadre de l’amélioration des capacités de résilience des populations mais aussi renforcer les services de protection des végétaux et les centres nationaux de lutte antiacridienne des pays de l’espace Uemoa pour une plus grande opérationnalité et une surveillance efficace. Une dynamique et un appui aux comités nationaux et régionaux de lutte antiacridienne ont été également préconisés ainsi qu’une politique communautaire de protection des végétaux favorisant une mutualisation des moyens de surveillance et de lutte au sein de l’union. Le Comité recommande aussi d’appuyer le Cilss en vue de renforcer son rôle d’appui aux pays de l’espace concernés par le péril acridien, à travers notamment le renforcement de ses capacités dans les domaines de la formation des cadres, de la recherche appliquée en lutte antiacridienne et du suivi des zones écologiquement favorables au développement du criquet pèlerin.
Le Centre d’application agro-hydrométéorologique (Agrhymet) du Cilss devrait ainsi jouer un rôle de poste avancé de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (Clcpro) au Sahel et en Afrique de l’ouest. Les Etats ont été aussi exhortés à poursuivre les efforts de surveillance et de lutte, ainsi que la mobilisation des ressources, avec l’appui des partenaires nationaux, bilatéraux et multilatéraux, afin de mieux sécuriser les zones de cultures qui sont menacées.

Adama MBODJ

Source : Le Soleil.sn

Crédits: AK-Project