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Cameroun: Agriculture et élevage - Ce que les agropoles ont apporté

C’est à travers la filière avicole que le Programme économique d’aménagement du territoire pour la promotion des entreprises de moyenne et grande importance dans le secteur rural au Cameroun (Programme Agropoles), a été lancé le 7 décembre 2012 à Bomono, département du Moungo, région du Littoral.

Ce jour-là, en effet, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, chargé de la Planification, Yaouba Abdoulaye, a mis le Programme Agropoles sur les rails. C’était en présence du ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, Dr Taïga, qui a procédé à l’inauguration de l’abattoir industriel de volaille d’un promoteur privé. L’événement se tenait dans un contexte où le déficit en poulet de chair se chiffrait à environ 35 000 tonnes pour l’année 2012. Un gap que l’agropole de production et de transformation de volaille de Bomono devait contribuer à combler. Car, l’usine devrait pouvoir élever, abattre et conditionner 2,4 millions de bêtes chaque année.

Pour ce faire, le ministre délégué auprès du Minepat s’était engagé aux côtés du promoteur à couvrir intégralement les charges relatives au renforcement des capacités techniques et à la réhabilitation de sept kilomètres de route ; accompagner la structure à hauteur de 35% pour l’acquisition des intrants d’élevage et à hauteur de 30% pour l’acquisition des équipements de production et de transformation. Tout en garantissant les risques auprès des partenaires financiers. Des actions qui impliquent l’injection de près de trois milliards de F, dont deux milliards apportés par les acteurs de l’agropole eux-mêmes et un milliard comme subvention de l’Etat. En contrepartie, les producteurs doivent « inonder les marchés locaux et régionaux » et rendre le prix du poulet accessible aux populations les plus pauvres.

C’est là tout l’enjeu du Programme Agropoles, crée par un décret du Premier ministre, chef du gouvernement, le 6 août 2012, pour une durée de huit ans répartis en deux phases complémentaires : une phase pilote de deux ans (2013-2014) et une phase opérationnelle de six ans. Le Programme Agropoles vise à inverser l’accroissement des gaps entre la production et la demande au Cameroun, assurer la sécurité alimentaire, approvisionner les industries et doper les exportations par la promotion des entreprises agricoles, sylvicoles, pastorales, de moyenne et grande importances, sur l’étendue du territoire. Pour y parvenir, le Programme Agropoles ambitionne de booster les productions animales et halieutiques : poulet de chair, viande porcine, poisson, viande bovine, lait ; les productions végétales : céréales (riz, maïs, mil et sorgho), racine et tubercules (manioc, pomme de terre), banane-plantain, légumineuses (soja, niébé, arachide, haricot), huile de palme, cacao, hévéa, café ; les productions forestières : bois, rotin.

Au jour d’aujourd’hui, 17 agropoles ont déjà été lancés : production, transformation ou commercialisation de la volaille de Bomono ; de poulet de chair de Yabassi ; de viande porcine de Kribi, de Bafoussam, de Yaoundé et ses environs (volet commercialisation inclus ici) ; d’ananas d’Awae ; de riz pluvial de Galim ; de soja de Mokolo ; de poisson de Bankim ; production de maïs de Karewa, de Poli (Ouro-Dole et Sirdjam), de Nkoteng et Lembe-Yezoum, de Mbandjock ; production et commercialisation des œufs de table de Baleng, etc. Alors que la phase-pilote du programme s’achève cette année, CT fait une première évaluation sur le terrain, pour observer les changements en cours entre la production annuelle au lancement du programme et l’objectif annuel de production vers laquelle tendent les promoteurs des différents projets. Dans cet encart spécial, nous revenons sur le mode opératoire de ce concept. Puis, à travers des reportages, des réactions et des interviews, nous dégageons les évolutions enregistrées, les difficultés auxquels les promoteurs sont confrontées et les perspectives du programme.

Par Rousseau-Joël Foute

Source : Cameroon Tribune

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Crédits: AK-Project