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Afrique de l'Ouest : La société civile se définit par rapport à faim zéro

Du 04 au 06 novembre 2015, des représentants d’organisations de la société civile ouest-africaines se donnent rendez-vous à Lomé (Togo) pour un forum sur l’initiative "Faim Zéro" afin de parvenir à une position consensuelle sur l’initiative et se doter d’une feuille de route pour accompagner la mise en œuvre du projet conçu à cet effet

A l’invitation de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA), des leaders et experts d’organisations et d’acteurs non étatiques de l’Afrique de l’Ouest se concertent pendant trois (3) jours pour se doter d’un cadre conceptuel, d’une feuille de route et définir leurs besoins de renforcement de capacité, voire de structuration pour apporter une contribution de qualité à la matérialisation du rêve des Chefs d’Etat de "parvenir à l’éradication totale de la faim et de la malnutrition en Afrique de l’Ouest à l’horizon 2025".

Plusieurs résultats sont attendus, notamment l’adoption d’une déclaration dite « Position commune des organisations de la société civile (ODC) sur la gouvernance de l’ECOWAP 2025 », définissant clairement leur place, leurs rôles et leur représentation dans les prises de décision concernant l’initiative Faim Zéro - la validation de la mission, de la structuration et de l’attribution d’un cadre multi-secteurs et multi acteurs de dialogue sur les politiques et programmes – ainsi que la définition des domaines clés de renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile (OSC).

En vue d’assurer l’atteinte de l’objectif Faim zéro, plusieurs initiatives sont prises et menées dans l’espace ouest africain par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est dans cette dynamique que se situe le présent forum de la société civile sur l’initiative Faim zéro.

Les travaux ont été lancé par le Directeur de cabinet du ministère togolais de l’agriculture, de l’élevage et de hydraulique, représentant le ministre, le Directeur de l’ARAA, Monsieur Salifou Ousséni, représentant la Commission de la CEDEAO, le représentant de la FAO au Togo, Antonio Isaac Monteiro, et le Président d’honneur du ROPPA, M. Cheikh Cissokho Mouhamady.

Outre, la mise en synergie et le renforcement des capacités des acteurs non-gouvernementaux pour l’atteinte de l’objectif « Faim zéro » et la réalisation du droit à l’alimentation, il s’agit, certes de définir les rôles et responsabilités, mais surtout, de faciliter l’intégration dans l’initiative « Faim zéro » des acteurs non-gouvernementaux, y compris, les organisations de la société civile, les organisations paysannes, les professionnels agricoles, les parlementaires, les organisations du secteur privé, les chercheurs, les élus locaux, les syndicats et les médias.

Plusieurs sujets ont été au menu de la rencontre, notamment comment améliorer la gouvernance de la sécurité alimentaire et de la nutrition au niveau régional et national.

Les débats en plénières ont porté, entre autres, sur : les défis et pratiques, la mise en synergie des acteurs et la coordination intersectorielle et interinstitutionnelle pour l’efficacité opérationnelle au niveau régional et national.

Le Directeur de cabinet du ministère togolais en charge de l’agriculture a invité les participants à faire des analyses objectives sur le parcours des dix dernières années et proposer des solutions idoines pour améliorer la situation.

Le représentant de la FAO, a fait savoir que des progrès ont été réalisés au niveau de la sous-région, ce qui se justifie par le fait que 7 pays sur 15 ont atteint l’objectif 1er des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), relatif à la réduction de moitié de la prévalence de la sous-alimentation.

Selon lui, la déclaration de l’union africaine de Malabo en 2014, l’Alliance Globale pour l’Initiative Résilience (AGIR), l’initiative « faim zéro » de la CEDEAO, l’Alliance ouest africaine pour l’agriculture intelligente face au climat, ainsi que les programmes et projets des Etats membres qui sont les divers engagements pour éradiquer la faim doivent être renforcés et conduits de façon efficace.
a indiqué M. Monteiro.

Le directeur exécutif de l’ARAA, monsieur Ousseni Salifou, a, au nom du président de la commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouedraogo et du commissaire en charge de l’agriculture, Dr Lapodini Marc Atouga, fait ressortir le droit à l’alimentation, un sujet qui est peu pris en compte dans les législations. Il a aussi souhaité que les conclusions des travaux situent clairement la forme de contribution des acteurs non étatiques et de la société civile dans l’éradication de la faim dans l’espace ouest africain.

Le président d’honneur du ROPPA, M. Cissokho qui s’est appuyé sur la citation selon laquelle l’homme qui a faim n’est pas un homme libre a insisté sur la nécessité de ne pas perdre de vue la situation galopante de la démographie qui, dans dix ans, avoisinera les 800 millions d’habitants et qui impose aux Etats membres la création d’emplois. Car, pour lui, s’alimenter, c’est d’abord avoir un revenu et avoir un revenu, c’est avoir un emploi. a-t-il laissé entendre.

Oscillant entre des périodes de forte inondation et de forte sécheresse, et très vulnérable aux chocs exogènes, ainsi qu’aux fluctuations des prix sur le marché international, la région Sahel et Afrique de l’Ouest apparaît comme une zone d’instabilité et d’incertitude critique en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Adoptée en 2005 comme une déclinaison ouest-africaine du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), la Politique agricole commune de la CEDEAO (ECOWAP) a eu la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle comme cheval de bataille (au cours des dix ans de mise en œuvre). 2015 est donc une année de bilan et de réflexion prospective visant à améliorer voire réorienter les programmes et plans d’investissement agricole découlant de la mise en œuvre de cette politique.

Armand ATTISSO/WANEJ-Togo/AFRIPERF

Crédits: AK-Project