Dakar — L’Afrique ne figure pas en bonne place dans le domaine de la production animale, car ne totalisant que 5% de la production mondiale de viande "toutes catégories confondues", a relevé mardi le président de la grappe "Elevage, industrie et production animale de la Stratégie de croissance accélérée" (SCA), Mansour Cama.
"Si on se réfère aux chiffres du marché mondial, l’Afrique n’est pas en très bonne place, car elle ne prend que 5% de la production mondiale de viande, toutes catégories confondues [...]", a déclaré M. Cama, en présidant un atelier de sensibilisation et d’information pour la mise en place de l’interprofession avicole au Sénégal.
Parlant des viandes produites dans le monde, il a évoqué un total de 293 millions de tonnes, en citant des chiffres du Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Selon lui, les 63% de cette production sont constitués de viande porcine et de volaille. "L’Afrique ne produit que quatre millions de tonnes et, dans la région, nous sommes classés au 3-ème rang avec 512 600 tonnes, loin derrière l’Afrique du Nord et du Sud", a indiqué M. Cama.
Pour les oeufs, la production se chiffre à 74 millions de tonnes. Mais sur ce plan, la part de l’Afrique ne représente que 2,7 millions de tonnes. Là aussi, "nous avons une deuxième place derrière l’Afrique du Nord et du Sud", a relevé Mansour Cama.
D’après lui, la viande de volaille est la plus commercialisée et la moins chère sur le marché international.
Les chiffres le montrent clairement. "Evidemment, les chiffres peuvent être trompeurs, car ne traduisant pas l’ambition que vous avez ou que vous devez avoir, pour faire de votre filière l’une des toutes premières de production animale du Sénégal", a nuancé Mansour Cama.
Compte tenu de cela, dit-il, il était impensable que la grappe "Elevage, industrie et production animale" puisse ignorer l’importance de l’aviculture.
"Pour l’instant, elle est en gestation mais nous avons les acteurs les plus dynamiques au plan de l’économie nationale", a-t-il fait remarquer.
Ce qui est important, ce sont les défis qu’il faut relever parce que le premier est de voir comment s’inscrire dans la perspective de mettre en place une organisation "forte", mais aussi dotée d’une bonne gouvernance.
"Vous êtes dispersés, mais soyez unis et orientés vers les mêmes objectifs [...]", a-t-il dit à l’endroit des acteurs de la filière.
Selon lui, les acteurs de la filière avicole bénéficient d’un cadre juridique et légal, qui favorise la mise en place de l’interprofession.
"Les organisations sont les cadres dans lesquels s’épanouissent les initiatives, car si vous n’êtes pas ensemble vous jouez les uns contre les autres", a indiqué M. Cama.
Il a invité les acteurs à se battre pour être productifs et compétitifs. "La compétitivité et la productivité sont les maillons faibles de notre économie", a t- il déploré, estimant qu’il faut se battre inverser la tendance.
"Nous nous engagerons pour que vous soyez à l’abri de la concurrence étrangère, qui est encore plus forte que vous. Mais, nous ne pourrons pas tenir devant la pression de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)", a-t-il prévenu.
Source : APS
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