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Afrique: Le Programme alimentaire mondial met l'accent sur la résilience

Washington — Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a élargi sa portée en aide humanitaire pour inclure l’aide aux collectivités afin de renforcer leur résistance aux chocs et réduire leur vulnérabilité aux contraintes futures, selon le directeur des opérations américaines de l’agence.

« La combinaison du développement et de l’humanitaire (...) est possible grâce à des partenariats entre gouvernements, organisations internationales et secteur privé », a déclaré le 6 décembre Allan Jury au Centre d’études stratégiques et internationales à Washington.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est la plus grande agence humanitaire du monde engagée dans la lutte contre la faim, nourrissant en moyenne 90 millions de personnes dans le monde chaque année. En 2012, les États-Unis ont contribué à plus de la moitié du financement de l’agence.

« La résilience est le mot du jour », a dit M. Jury, se référant à l’annonce récente de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) expliquant qu’elle a commencé à intégrer l’aide humanitaire avec l’aide au développement afin de renforcer la résilience des communautés aux crises récurrentes.

La stratégie du PAM comprend l’achat de nourriture en aide humanitaire à proximité de son lieu de production, le développement des marchés et la mise à disposition d’argent liquide ou de bons pour acheter de la nourriture.

Maintenant dans sa quatrième année, le programme Purchase for Progress (Achats pour le progrès) lie la demande en produits alimentaires de base du PAM dans 21 pays vulnérables à un grand nombre d’organisations à but non lucratif et du secteur privé, qui achètent des surplus alimentaires auprès des agriculteurs et les vendent à un prix équitable. Depuis 2009, le PAM a commandité 270.000 tonnes de produits auprès de petits exploitants agricoles, soit une valeur de plus de 65 millions de dollars, contribuant à transformer les agriculteurs de subsistance en exploitants de petites entreprises, a précisé M. Jury.

« C’est probablement jusqu’à présent le plus grand programme ciblé d’achats de céréales de base et de matières premières plutôt que de cultures spécialisées auprès de petits agriculteurs dans le monde », a-t-il expliqué. Les principaux mécènes du programme sont la Fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Howard G. Buffett, a-t-il ajouté.

Le programme Food For Assets (Vivres pour la création d’avoirs) aide les gens qui n’ont chroniquement pas les moyens d’acheter des aliments, en les formant à construire des infrastructures essentielles à l’agriculture, comme des systèmes d’irrigation, des champs en terrasses, des routes, des entrepôts, des usines de transformation et d’autres installations. La formation leur donne les compétences pour qu’ils puissent gagner de l’argent et acheter et conserver des aliments pendant plusieurs mois ainsi que résister à une crise potentielle, a expliqué M. Jury.

M. Jury a souligné que, contrairement à la distribution d’aide alimentaire d’urgence, les programmes de résilience doivent aborder le choc spécifique subi par chaque communauté. Les programmes doivent également développer des associations de petits exploitants agricoles afin d’aider les agriculteurs à vendre leurs produits à des prix équitables.

Selon M. Jury, un autre moyen utilisé par le PAM pour renforcer la résilience réside dans des programmes qui fournissent de l’argent liquide ou des bons afin que les gens puissent acheter de la nourriture auprès des membres d’un réseau local de magasins ou de coopératives.

Le PAM met également l’accent sur le renforcement de la résilience en soutenant le développement de produits pour enfants enrichis nutritionnellement. Un tiers de tous les décès d’enfants de moins de 5 ans dans les pays en voie de développement sont liés à la malnutrition, selon le PAM. Plus tôt en 2012, PepsiCo Inc et l’USAID ont rejoint le PAM dans la mise au point d’aliments supplémentaires riches en éléments nutritifs, prêts à utiliser, pour lutter contre la malnutrition infantile.

« Qu’il s’agisse de fondations, du secteur privé ou d’ONG, la clé pour ces types de programmes de résilience est que la nourriture doit être combinée avec la connaissance réelle des marchés et la création d’atouts », a précisé M. Jury.

Par Kathryn Mcconnell

Crédits: AK-Project