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Afrique: Le CSA s'apprête à approuver les principes de l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires

Rome — Ce forum international doit aussi approuver des recommandations politiques sur les pertes et le gaspillage de nourriture ainsi que sur la durabilité de la pêche et de l’aquaculture

La 41e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), principale plate-forme intergouvernementale et multi-acteurs pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde, s’est ouverte aujourd’hui au siège de la FAO, à Rome. Le CSA doit adopter un ensemble de principes pour l’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires en cours d’élaboration depuis deux ans.

"Les progrès se poursuivent contre la faim", a déclaré notamment M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, dans son discours devant le Comité, en citant de récents chiffres de la FAO selon lesquels quelque 805 millions de personnes souffrent aujourd’hui de sous-alimentation chronique, soit 209 millions de moins qu’en 1990-1992.

"La sécurité alimentaire est l’affaire de tout le monde. C’est la société et non le gouvernement qui décide d’éradiquer la faim et de parvenir à la sécurité alimentaire. L’engagement politique et le leadership des gouvernements sont la première étape. Toutefois, la société civile, le secteur privé et d’autres acteurs non gouvernementaux doivent poursuivre également cet objectif. Au plan mondial, le CSA promeut un environnement propice à cet avènement", a ajouté le chef de la FAO.

De son côté, M. Thomas Gass, sous-Secrétaire général de l’ONU, a donné lecture d’un message de M. Ban Ki-moon, dans lequel le chef de l’ONU soutient que "la focalisation du CSA sur la connaissance et l’expertise, les droits et le dialogue des multi-acteurs ainsi que sur le partenariat permet la poursuite de notre travail commun en vue de concrétiser ma vision d’un monde ’faim zéro’".

"Depuis sa création, le CSA envisage un futur sans la faim, une vision que je partage. L’insistance sur les droits, sur les systèmes alimentaires durables et sans gaspillage et sur la collaboration responsable entre partenaires nous aidera à nous attaquer aux racines de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition", affirme le Secrétaire général de l’ONU dans son message.

Investissement responsable

La présidente en exercice du CSA, Mme Gerda Verburg, a indiqué que tous les rapports sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition soulignaient le rôle essentiel des investissements responsables et durables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.

"C’est pourquoi nos négociations ont porté sur les principes de l’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, principes qui figurent à l’ordre du jour des travaux du CSA pour approbation", a précisé Mme Verburg. Cela stimulera "non seulement davantage d’investissements mais aussi de meilleurs placements dans l’agriculture et les systèmes alimentaires afin de relever le défi d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable pour tous".

Pour sa part, Mme Ertharin Cousin, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré que les travaux du CSA se tiennent à un moment où "notre monde est de plus en plus fragile".

"Un nombre sans précédent de chocs, de tensions et, encore plus compliqué, de crises menacent aujourd’hui la sécurité alimentaire et nutritionnelle apportant à chaque fois la preuve que sans la stabilité - quatrième dimension de la sécurité alimentaire - les systèmes alimentaires peuvent s’écrouler rapidement, parfois en quelques semaines, et se transformer en crises humanitaires torpillant ainsi des années de progrès en matière de réduction de la faim", a dit Mme Cousin.

Quant à M. Michel Mordasini, vice-Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), il a souligné, dans son discours à l’ouverture des travaux du CSA, que "l’investissement dans la transformation des campagnes et les petites exploitations agricoles est fondamental pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au plan national et mondial et pour mettre fin à la pauvreté".

Tables rondes sur des questions de politique

Au cours de cette 41e session du CSA, les deux premières tables rondes prévues seront axées respectivement sur les pertes et le gaspillage alimentaires, qui représentent actuellement le tiers de la totalité des aliments produits dans le monde pour la consommation humaine, ainsi que sur les pêches et leur contribution à la nutrition.

Les discussions porteront sur la nécessité d’identifier les causes des pertes et du gaspillage tout au long de la chaîne alimentaire en intégrant tous les éléments de cette chaîne et en considérant toute intervention comme faisant partie de l’ensemble et non prise de manière isolée.

Les participants doivent également débattre des résultats d’un rapport scientifique du Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Ils discuteront à cet égard des aspects techniques, économiques et culturels des pertes et du gaspillage alimentaires ainsi que des moyens d’en réduire l’impact négatif sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

L’amélioration de l’étiquetage des produits et d’autres formes d’information pour le producteur et le consommateur figurent aussi parmi les mesures identifiées par le Groupe d’experts précité et susceptibles de réduire les pertes et le gaspillage.

La deuxième table ronde sera axée sur la contribution de plus en plus importante - mais souvent négligée - de la pêche à la sécurité alimentaire et à la nutrition, un point souligné dans le rapport ad hoc du Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

La production de poisson d’élevage a été multipliée par 12 au cours des trois dernières décennies enregistrant la plus forte croissance parmi les différentes filières alimentaires aussi bien dans les petits que dans les grands systèmes de production. La plupart des pêcheurs, pisciculteurs, transformateurs et commerçants vivent dans les pays en développement, gagnent peu et dépendent souvent d’un travail informel. Ils ont besoin d’un travail décent, de protection sociale et d’égalité des genres. Un très grand nombre d’ouvrières sont employées dans le traitement du poisson et dans de petites opérations commerciales informelles. La bonne gouvernance est particulièrement importante pour déterminer l’accès aux ressources halieutiques, l’intégrité de ces ressources et la distribution des bénéfices qui en résultent.

Le rapport du Panel d’experts a souligné l’importance des initiatives et des partenariats internationaux sur les océans et la pêche en vue d’une meilleure corrélation entre, d’une part, la croissance et la durabilité des pêches et, d’autre part, la sécurité alimentaire et la nutrition.

Les participants au CSA ont également souligné l’importance des Directives volontaires sur la pêche à petite échelle adoptées cette année par le Comité des pêches de la FAO.

Avant le démarrage des travaux du CSA, les Etats membres de la FAO sont tombés d’accord sur des politiques destinées à garantir à tous les habitants de la planète l’accès à un régime alimentaire plus sain et nutritif. L’accord, qui comprenait une Déclaration politique et un Cadre d’action, doit être adopté lors de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2) qui se tiendra du 19 au 21 novembre 2014 au siège de la FAO, à Rome. Cette réunion intergouvernementale de haut niveau est organisée conjointement par la FAO et l’OMS.

Communiqué de Presse FAO

Crédits: AK-Project