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16ème sommet du CILSS : L’institution va mal, mais tient la route

En prélude au 16ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernements du Comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), le conseil des ministres a tenu sa 47ème session ordinaire les 2 et 3 juillet 2012 à N’Djaména, au Tchad. Plusieurs dossiers, parmi lesquels les questions de la sécurité alimentaire, de l’élargissement et le rapprochement avec la CEDEAO, ont été discutés.

Au cours de cette session, le conseil des ministres du CILSS a passé en revue les questions importantes pour la région. Il s’agit notamment de la question de la sécurité alimentaire et des menaces acridiennes ainsi que la question de l’eau. Avec la charte alimentaire de la CEDEAO signée par le CILSS, la mise en réseau des systèmes de stocks alimentaires est effective. Dans le cadre de son application, chaque Etat membre devra mettre en commun 5 % de son stock de sécurité alimentaire pour constituer un stock de sécurité alimentaire régional. Le principe de stock régional a été pris à Ouagadougou, il y a deux mois.

Les ministres ont aussi insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention et de gestion de la sécurité alimentaire par l’information sur les prix, les marchés, la lutte contre les ravageurs, etc. « Les mécanismes du CILSS dans ces différents domaines doivent être mis à la disposition des Etats », a insisté Laurent Sédégo, le ministre burkinabè de l’Agriculture et de l’Hydraulique.

Pour cette session ordinaire, les ministres du CILSS ont examiné la vie de l’institution au cours de l’exercice 2011 pour en rendre compte aux chefs d’Etat lors du Sommet de demain, jeudi 5 juillet. Il ressort du rapport du Comité régional de programmation et de suivi (CRPS) qui leur a été soumis, que les arriérés de cotisations des Etats membres s’élevaient à 730 395 851 F CFA au 31 décembre 2011. A la même date, le montant total des dettes était de 1 241 814 574 F CFA dont 531 956 076 F CFA d’arriérés de salaires du personnel. Quant au projet de Budget 2012, il est de 8 890 927 574 F CFA.

Les ministres notent donc que le CILSS traverse une situation difficile, mais l’institution garde tout son intérêt. Pour preuve, la récente adhésion de la Guinée au CILSS et les demandes d’adhésion du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Dans tous les cas, les moyens sont envisagés pour relever les défis. C’est en cela que les ministres du CILSS apprécient et entendent renforcer le partenariat avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le CILSS étant un organe technique dont la plupart des membres sont également membres de la CEDEAO, « avec une quarantaine d’années d’expérience dans certains domaines comme la gestion des ressources naturelles, la sécurité alimentaire, son expertise mérite d’être mise au service de toute la communauté de la sous-région », a indiqué le ministre Laurent Sédégo. Le conseil des ministres préconise donc de travailler vers un arrimage politique entre la CEDEAO et le CILSS.

Aly KONATE à N’Djaména (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

Crédits: AK-Project