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Zoom sur les coûts de l'adaptation au changement climatique en Afrique

Communiqué du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Varsovie, 19 novembre 2013

Les coûts de l’adaptation au changement climatique en Afrique pourraient atteindre 350 milliards de dollars chaque année d’ici à 2070 si la hausse des températures atteignait 3.5 - 4 degrés Celsius selon un rapport des Nations Unies.

Des financements supplémentaires consacrés à l’adaptation au changement climatique sont impératifs pour contrôler les préjudices et construire la résilience

Une hausse mondiale de 4 degrés pourrait conduire à l’extinction des récifs coralliens en Afrique

- L’Afrique est confrontée à des défis financiers énormes liés à l’adaptation au changement climatique, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui a fait état des coûts auxquels pourrait faire face le continent si les gouvernements ne parvenaient pas à combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction d’émissions pour maintenir la hausse des températures en dessous de 2°C.

Les coûts de l’adaptation pour l’Afrique pourraient atteindre environ 350 milliards de dollars par an d’ici à 2070 si l’objectif de deux degrés était dépassé de manière significative. En revanche, si l’objectif était respecté, les coûts pourraient diminuer de 150 milliards de dollars par an.

Le rapport Africa’s Adaptation Gap (L’écart de l’adaptation en Afrique), publié aujourd’hui et approuvé par la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), dont le secrétariat est hébergé par le PNUE, confirme les données du rapport de la banque mondiale sur le réchauffement climatique intituléTurn Down the Heat (Baissons la chaleur) qui stipule qu’il y a 40 pour cent de chance que nous habitions dans un monde de " 3.5-4°C " si les efforts de réduction ne sont pas intensifiés par rapport aux niveaux actuels.

Le rapport avertit que même si le monde arrivait à maintenir le réchauffement en dessous de 2° C, les coûts de l’adaptation en Afrique tourneraient autour de 35 milliards de dollars par an d’ici à 2040 et de 200 milliard de dollars par an à partir des années 2070 %u2014 avec des coûts totaux qui atteindraient 1 % du PIB du continent en 2100.

"Perdre l’objectif des 2°C coûtera non seulement aux gouvernements des milliards de dollars mais mettra en danger les vies et les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes dans le continent africain et ailleurs", a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, M. Achim Steiner.

"Même avec un scénario de réchauffement inférieur à 2 ° C d’ici 2050, la malnutrition en Afrique pourrait augmenter de 25 à 90 pour cent. La production agricole serait réduite dans la majeure partie du continent en raison d’un dépassement de la hausse optimale des températures. La capacité des communautés africaines à faire face aux impacts du changement climatique serait considérablement remise en cause. "

"Je tiens à saluer la décision de la Conférence ministérielle d’approuver les recommandations du rapport "Africa Gap"(L’écart de l’adaptation en Afrique) ; une étape de plus vers le renforcement de la volonté politique et la construction de politiques nationales résilientes"

"Un financement supplémentaire consacré à l’adaptation et un savoir-faire technique sont indispensables si l’Afrique doit aller vers le chemin d’un futur écologique et résilient au changement climatique. Il y a par exemple la nécessité de développer des cultures résistantes à la sécheresse, de construire des systèmes d’alerte précoce, d’investir dans les sources d’énergies renouvelables et d’assurer que les effets catastrophiques du changement climatique soient contrôlés ou, mieux encore, évités" a-t-il ajouté.

Le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction d’émissions, lancé avant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Varsovie, analyse plus en détails et confirme que les engagements individuels actuels des pays pour limiter les émissions d’ici à 2020 conduiraient à un hausse de la température mondiale d’environ 3,5-4 ° C d’ici à 2100 - sauf si les émissions étaient réduites maintenant et de manière considérable par la suite.

Même si les nations respectaient leur engagements climatiques actuels, d’ici à 2020 les émissions de GES sont susceptibles d’être dépassées de 8 à 12 gigatonnes de CO2 (GtCO2e) le niveau qui permettraient de recourir à une formule à moindre coût compatible avec un maintien de la hausse de température en dessous de 2°C.

"L’Afrique ne peut pas risquer l’échec de la mise en oeuvre de mesures d’adaptation sérieuses, spécialement avec les prédictions démographiques de 2 milliards d’habitants en 2050 et la trajectoire de dégradation actuelle de l’écosystème" a déclaré le président de l’AMCEN et le Ministre d’Etat chargé de l’environnement de la République-Unie de Tanzanie, le Dr Terezya L. Huvisa.

Source : PNUE via MediaTerre

Accéder au rapport du PNUE "Africa’s Adaptation Gap"

Crédits: AK-Project