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Perceptions paysannes des indicateurs pluviométriques dans un contexte climatique en mutation dans le sahel Burkinabè

Introduction

A l’instar des autres pays sahéliens, le Burkina Faso subit les conséquences des bouleversements climatiques enregistrés ces dernières années que l’on a qualifiés de "changement climatique." Pour Chastanet (2002), l’une des contraintes du climat sahélien réside dans la grande variabilité de l’apport en eau, en termes de quantité et de répartition dans l’espace et dans le temps. Cette irrégularité, conjuguée avec d’autres facteurs écologiques et socioéconomiques, s’est traduite sur la longue durée par l’alternance de bonnes et mauvaises années agricoles.

Au Burkina, la pluviométrie moyenne annuelle y a connu une baisse sensible avec un déplacement latitudinal des isohyètes moyennes vers le Sud (environ 100 km) en l’espace de quatre normales (entre 1931 à 2000). Il s’en suit donc une raréfaction des ressources en eau suite à ces longues années de sécheresse (les années 70 et 80).

Le défi pour le Sahel burkinabè, c’est de pouvoir assurer entre autres l’alimentation en eau potable des populations, promouvoir les cultures irriguées afin d’accroître la production agricole de contre saison, augmenter la production animale et halieutique, développer une agriculture pluviale mieux adaptée aux conditions climatiques actuelles (Yanogo, 2012). L’objectif de la présente étude est de décrire la vision des populations sur les irrégularités pluviométriques qui orientent la qualité de leurs saisons agricoles et les stratégies qu’ils mettent en place.

1. Perception locales des irrégularités pluviométriques par les producteurs

Les investigations menées sur un échantillon 322 ménages dans le bassin versant de Yakouta donnent les résultats suivants : 319 ménages (99,1%) estiment que le climat de façon générale est en régression ; 211 ménages (65,5%) pensent qu’il pleut de moins en moins. La figure n°1 représente schématiquement la vision communautaire de l’évolution des saisons dans le temps dans le bassin versant de Yakouta.

Lire la suite de l’analyse et consulter les graphiques associés

Source : Lucien OUÉDRAOGO, Attaché de Recherche, INERA /CNRST, pour lefaso.net

Crédits: AK-Project