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''Les Africains sont capables de financer leur propre développement'' (selon Marc Lapodini Atouga commissaire de la CEDEAO)

Dakar, 29 oct (APS) - Les pays africains pourront réellement amorcer leur développement par la mise en place de mécanismes de récolte de leurs ressources intérieures et en évitant au maximum les aides étrangères, selon Marc Lapodini Atouga, commissaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) chargé de l’agriculture.

M. Atouga intervenait au cours d’un symposium sur la mobilisation et la gouvernance des ressources domestiques pour le financement du développement en Afrique de l’ouest qui s’est tenu mercredi à Dakar.

Selon lui, "les ressources internes c’est ce que les Etats collectent comme taxes, comme revenus sur les activités locales et les financements de leurs projets doivent se faire à base de ces ressources internes".

"On ne peut pas bâtir une maison sans une fondation solide. Le développement n’a jamais été exogène. Il a toujours été impulsé de façon endogène. Il faut donc mobiliser plus que possible nos ressources intérieures pour impulser notre développement", a-t-il dit.

Marc Lapodini Atouga a estimé que "c’est une mauvaise habitude" pour les Etats africains de baser leurs projets sur les aides étrangères.

"Quand nous mettons en place un programme ou un projet, nous ne nous demandons pas d’où sortiront les fonds. Nous sommes toujours dans une dynamique où nous espérons l’argent de l’extérieur. Pourtant, cet argent qu’on nous donne, ce sont des dettes que nous collectons", a-t-il expliqué.

"Nous ne pouvons pas prétendre au développement en comptant sur des aides extérieures. Avec les conditions que certains de ces fonds nous imposent, on ne peut pas réussir si facilement. Ce n’est pas possible, c’est plutôt suicidaire", a-t-il averti.

Le commissaire de la CEDEAO a suggéré aux Etats africains "de chercher les voies et moyens pour mettre en place d’efficaces mécanismes de collecte des ressources".

"Partout ailleurs, les gens ont mis des mécanismes pour récolter les ressources intérieures. Nous devons faire de même pour amorcer notre développement. Si nous ne pouvons pas inventer, nous devons au moins imiter en adaptant les systèmes qu’ils ont mis en place à notre situation", a-t-il soutenu.

M. Atouga a en outre dit que les Etats africains "ne collectent pas déjà assez les fonds qu’ils se fixent de collecter" et dénoncé ’’une certaine fraude fiscale qui n’aide pas l’économie".

"Les gens ont des dizaines de maisons et ne payent pas toutes leurs taxes liées à ces maisons. Mais, quand ils ont des maisons à Paris ou à Washington, ils payent toutes leurs taxes. Comment voulez-vous donc amorcer le développement dans de telles conditions ?", s’est-il interrogé.

Selon lui, "il est préférable de taxer les gens de façon minimale pour améliorer nos ressources".

"Il faut qu’on arrive à trouver des mécanismes, à élargir notre assiette, pour que la fiscalité ne soit pas trop corsée pour certains. Si vous taxez un dollar à un million de personnes, c’est mieux que de taxer 1.000 dollars à 1.000 personnes", a-t-il fait savoir

VO/AD

Source : APS

Crédits: AK-Project