Selon Oxfam, face au manque de transparence et à l’opacité des méthodes comptables utilisées par les pays développés, les pays en développement peinent à comprendre quels seront les financements disponibles pour lutter contre le changement climatique.
Oxfam a analysé les montants que les principaux bailleurs de fonds soutenant la lutte contre le changement climatique se sont engagés à verser entre 2013 (soit la fin de la période des financements précoces) et 2015. Les négociations des Nations unies sur le climat s’ouvrent aujourd’hui en Pologne et le financement de la lutte contre le changement climatique est un point majeur au programme.
« Les pays riches doivent indiquer clairement aux pays pauvres sur quelles sommes ces derniers peuvent compter, dès à présent et dans les années à venir, pour financer leurs efforts d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions, insiste Kelly Dent, porte-parole d’Oxfam sur les questions climatiques. Face à l’incertitude qui se prolonge d’une année à l’autre, les pays vulnérables ne peuvent absolument pas prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs citoyennes et citoyens. Cette opacité ne fera qu’entretenir la méfiance autour de la table des négociations. »
Ainsi, selon les analyses d’Oxfam :
L’an dernier, à Doha, les pays développés se sont engagés à indiquer comment ils augmenteront leurs financements afin de mobiliser les 100 milliards de dollars par an promis à l’horizon 2020. Seuls les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et la Nouvelle-Zélande ont respecté cet accord. Les informations soumises apportent toutefois plus de questions que de réponses et ne donnent pas l’assurance que ces 100 milliards de dollars se matérialiseront bien.
« Les pays riches protègent leurs territoires tout en continuant à investir massivement dans des énergies polluantes qui favorisent le changement climatique », déplore Kelly Dent.
« Il faut absolument plus de transparence, plus d’obligation de rendre des comptes et un plan qui définisse comment les pays vont accroître le financement de la lutte contre le changement climatique. On ne peut pas laisser les pays riches botter en touche cette question cruciale. S’ils le faisaient malgré tout, davantage de personnes encore souffriraient de la faim, l’augmentation des émissions aggraverait le changement climatique, et une nouvelle perte de confiance risquerait d’enterrer tout espoir de parvenir à un accord mondial sur le climat en 2015. »
Notes aux rédactions :
* Les données figurant dans la note d’information d’Oxfam intitulée After the Fast Start : Climate finance in 2013 and beyond (en anglais uniquement) portent sur les pays développés qui ont annoncé des promesses de financement à Doha ou ont fourni une part importante des financements précoces entre 2010 et 2012.
* Les chiffres fournis sont basés sur les informations disponibles au moment de la publication.
Source : Oxfam