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Droit à l'alimentation - l'Afrique de l'Ouest est "une région vulnérable"

Dakar — Le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Shutter, a indiqué, jeudi à Dakar, que l’Afrique de l’Ouest est "une région vulnérable" en matière d’alimentation, parce que confrontée à des chocs climatiques à répétition.

"Malheureusement, on constate parfois que si on trouve des sommes pour lutter contre les crises, quand, elles se déclenchent, on n’a pas toujours une préparation en amont", a dit Olivier de Shutter.

Il s’exprimait à l’ouverture d’une réunion d’experts sur la mise en œuvre du plan national du droit à l’alimentation en Afrique de l’Ouest. La rencontre est à l’initiative du rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation.

Cette consultation avec le haut commissariat aux droits de l’Homme et la FAO "va permettre d’informer le Conseil des droits de l’Homme de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les progrès du droit à l’alimentation", a expliqué de Shutter.

"Il coûte beaucoup plus cher de répondre tardivement aux crises que de les anticiper. Dans l’ensemble de la région on a 36 millions de personnes considérées comme en situation d’insécurité alimentaire, c’est considérable", a ajouté le rapporteur spécial des Nations Unies.

C’est pourquoi, a-t-il fait valoir, "le droit à l’alimentation peut aider à orienter les efforts pour garantir le mieux la sécurité alimentaire et les investissements faits dans l’agriculture".

"Beaucoup d’Etats ont fait des progrès considérables, mais il faut que ces progrès soient orientés vers les plus vulnérables, que ces progrès soient définis dans des politiques en concertation avec les populations et les organisations actives dans les questions de faim et de pauvreté dans la région", a souligné Olivier de Shutter.

Il a donné l’exemple du Sénégal et du Mali avec respectivement la loi d’orientation agro-sylvopastorale de 2004 et la loi d’orientation agricole en 2006. Selon lui, ces lois ont été en pointe dans la région pour garantir le droit à l’alimentation.

"D’autres pays de la sous région peuvent s’inspirer de ces expériences pour faire des progrès plus rapides que ceux réalisés au cours des années précédentes", a-t-il avancé.

Il s’agit ainsi "de donner une information complète sur l’Afrique de l’Ouest, d’identifier les lacunes et ce que les gouvernements pourraient faire de plus pour mieux garantir le droit à l’alimentation", a-t-il ajouté.

Devant les experts venus de 8 pays de la sous-région, le représentant régional adjoint pour l’Afrique de l’Ouest, Benjamin Hountoun, a rappelé l’importance pour les Etats de remplir leurs obligations découlant des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.

"Le haut commissariat et la FAO, en partenariat avec les autres acteurs étatiques et non étatiques, poursuivront le travail de sensibilisation et de plaidoyer pour une prise en compte effective du droit à l’alimentation dans les stratégies nationales de développement économique et social", a-t-il assuré.

Pour Barbara Ekwall de la FAO, le droit à l’alimentation est souvent mal compris. "Il ne s’agit pas du droit de recevoir des distributions gratuites de vivres, il s’agit de pouvoir bénéficier d’un environnement favorable pour que chacun puisse s’alimenter et sa famille par ses propres moyens", a-t-elle dit.

Elle a soutenu que l’aide alimentaire ne devrait figurer en dernier recours, lors des situations d’urgence.

La rencontre, qui prend fin vendredi, va permettre de mieux comprendre une approche guidée par le droit à l’alimentation pour renforcer le travail, de rendre les efforts de la FAO plus efficaces et plus durables, en vue de l’éradication de la faim.

Source : APS

Crédits: AK-Project