1,5 milliards USD annuels sont consacrés à de massives importations des vivres. Dans la production agricole, le gouvernement ayant brillé par son absence pendant 25 ans. Une tendance à inverser !
Du 17 au 18 septembre 2013, le ministère de l’Agriculture et Développement rural projette un business meeting en vue de réunir 400 investisseurs de divers horizons. Le gouvernement affirme avoir mobilisé 15% des 5,730 milliards USD. Il reste à réunir les 85% restants. Pour ce faire, il sera organisé cette réunion d’affaires qui vise plus de 400 investisseurs nationaux et internationaux. La tâche n’est pas facile. « Cette rencontre devra marquer un tournant dans le financement du secteur agricole congolais.
Le ministre Jean Chrisostome Vahamwiti Mukesyayira regrette : « Malgré ses énormes potentialités agricoles, notre pays ne draine que de faibles ressources pour son agriculture. A part les efforts consentis par le gouvernement et nos bailleurs de fonds traditionnels, les autres types d’investissements, notamment en provenance des privés, font cruellement défaut ». Tout un défi à relever !
Qu’est ce que le gouvernement entend par Programme national d’investissement agricole ? Qu’est ce que le gouvernement compte-t-il soumettre aux investisseurs au point de les amener à mettre la main à la poche ? Le ministre Vahamwiti explique : « Ce plan national d’investissement agricole a été élaboré dans le cadre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique, PDDAA en sigle, qui est une initiative du Nouveau partenariat en Afrique pour le développement (NEPAD) ».
Pour rappel, ce cadre était voulu par les chefs d’Etats et de gouvernements africains réunis à Maputo. A cette occasion, il était décidé de mettre en commun ce type de programme détaillé national « qui devait servir de socle pour impulser un développement économique en Afrique basé sur l’agriculture ». Ce plan stratégique adopté par le gouvernement en parfaite harmonie avec des partenaires tient compte de toutes les observations des acteurs du secteur. En plus, ce plan est en adéquation avec le DSCRP 2.
Aussi, pour cette raison, Chrisostome Vahamwiti Mukesyayira insiste : « Nous ne voulons pas des prêts. Nous sommes limités. La stratégie du gouvernement est de mobiliser les privés qui investiront leurs capitaux ». En contrepartie, le gouvernement pourrait aller jusqu’à la « défiscalisation du secteur agricole ».
Tout ceci n’est possible qu’avec un climat des affaires sensiblement amélioré. Optimiste, le ministre invite à un regard objectif de l’évolution de cette question spécifique : « Il faut toujours prendre les choses dans un angle comparatif et se situe sur un horizon temporel de dix ans. A ce jour, la création de société se fait en quelques jours au lieu de plusieurs mois. Beaucoup d’autres réformes sont en cours. Une matrice de suivi est exécutée avec un soin particulier par le comité ad hoc ».
Ce qui conduit à la particularité de cette réunion d’affaires : « Les aspects financiers pour accompagner les grands exploitants en même temps que d’assurer la promotion des exploitations familiales », martèle le ministre de l’Agriculture. Dans l’entre-temps, deux instruments seront mis en mouvement à savoir : une étude spécifique actuellement en cours avec le concours de Rawbank en vue du retour en service de la Banque de crédit agricole, le deuxième étant le fonds national de l’agriculture.
La création d’un établissement public chargé de la gestion de ce fonds serait déjà en chantier. Plus de 3.000 fermes abandonnées seront réhabilitées. L’opportunité est ainsi offerte aux provinces de discuter directement avec les investisseurs désireux d’apporter des capitaux frais au bénéfice de l’agriculture.
La part budgétaire de l’agriculture est passée de près de zéro pourcent alors qu’actuellement elle est de 3% effectivement décaissée par le Trésor public.
Par Bienvenu-Marie Bakumanya, 15 Juillet 2013
Source : Le Potentiel
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