Logo Hub Rural
Accueil > Actualités

Conclusions de l' atelier sur les systèmes de stockage alimentaire de proximité , du 23 et 25 février 2016 à Ouagadougou

SOS Faim et Oxfam ont tenu, du 23 et 25 février 2016, à Ouagadougou, un atelier sur les systèmes de stockage alimentaire de proximité. La cérémonie de clôture a été présidée par le représentant du ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, R. Paul Tiemtoré

Sos Faim et Oxfam veulent être à l’avant-garde des problèmes auxquels sont confrontés les systèmes de stockage alimentaire de proximité. C’est pourquoi, ils ont organisé du 23 au 25 février, un atelier pour échanger et capitaliser les expériences sur la question en vue de construire un dialogue avec les institutions nationales et régionales en charge de la sécurité alimentaire et de la régulation des marchés. Durant les 2 jours de travaux, les participants repartis en deux sous-groupes ont travaillé chacun sur 5 thèmes, à savoir : le financement des opérations courantes, l’organisation des achats en gros, les pratiques de commercialisation, la concertation avec les interventions d’assistance et le soutien structurel. Le dernier jour a été consacré à l’exposé des principales conclusions des travaux en sessions thématiques et des propositions/requêtes aux décideurs politiques.

Conclusion des travaux

La synthèse des travaux des deux groupes fait ressortir sept préoccupations communes, avec des approches parfois différentes selon que les stocks de proximité s’inscrivent dans une démarche d’approvisionnement groupé ou de commercialisation externe groupée. Parmi ses préoccupations il y’a entre autres de la question du financement, la maîtrise des coûts, les démarches qualités, la gestion du risque, la contractualisation. La capitalisation des expériences et leur confrontation, par contre, a permis d’alimenter des diagnostics précis et d’illustrer les marges de progrès possibles tant sur les aspects techniques que dans l’articulation entre les différents acteurs. En plus, il y’a eu un consensus entre les parties prenantes (OP, institutions publiques locales, nationales, régionales, financières, les commerçants, transformateurs et acteurs de filières etc.). Il a porté sur la pertinence de l’approche collective pour répondre au défi de la sécurité alimentaire dans les zones vulnérables (…)

Pour le représentant du président de la cérémonie, R. Paul Tiemtoré, la sécurité alimentaire et nutritionnelle des fils et filles du Burkina passe nécessairement par une prise en compte des ménages ruraux en général, et des plus vulnérables en particulier. Conscient de cela, il a affirmé la disponibilité du gouvernement à œuvrer au bon fonctionnement des outils qui ont fait leurs preuves mais aujourd’hui en proie à des difficultés, à travers des politiques efficaces. Par ailleurs M. Tiemtoré a laissé entendre que les conclusions et recommandations des participants sont les bienvenues avant de se réjouir pour ces bases solides qu’ils viennent de jeter, pour assurer la viabilité et le développement des systèmes de sécurité de proximité. En croire le chargé de mission au ministère de l’agriculture et des aménagements, la présence des institutions à cette rencontre est un signal fort. « Je ne doute point que vos recommandations auprès d’eux trouveront un écho favorable, pour des politiques sous régionales cohérentes surtout qui prennent en compte les stocks alimentaires de proximité. Ca y va de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays de la sous région » a-t-il soutenu.

Une action digne d’intérêt

Selon la chargée de programme justice économie pour Oxfam, Imma De Miguel, il s’est agi pour eux de voir dans quelle mesure viabiliser cet instrument pour qu’il puisse assurer la disponibilité et l’accessibilité de la nourriture de toute la population. Et partant de là assurer des revenus dignes aux producteurs. Dans la même dynamique, elle a avoué que la CEDEAO s’est dotée d’une réserve régionale de sécurité alimentaire qui sera lancé très prochainement. A cet effet, il faudrait que les stocks de proximité soit en dialogue avec le niveau national et le niveau régional. C’est dans cette dialogue que les institutions de micro finance et les banques doivent être au rendez-vous car, argue Mme De Miguel, « ces acteurs ont besoin du financement pour produire et pour stocker ».

Le représentant des producteurs agricoles du Burkina, Marc Gansoré, quant à lui, a apprécié positivement l’initiative de SOS Faim et Oxfam. « Nous avons eu l’opportunité de discuter, d’échanger entre les décideurs, nos accompagnants de proximité tel que les ONG et des organisations de producteurs de coopérative venus de divers pays de la sous région. Nous repartons satisfait des conclusions parce que c’est une initiative à mettre en œuvre par rapport à la viabilisation, la promotion des systèmes de stockage de proximité » a-t-il déclaré tout de go. Par la suite, il dénonce en soutenant que le problème crucial de l’Afrique demeure la question de stockage et de distribution des produits agricoles. « La CEDEAO a joué sa partition au niveau régional, il revient maintenant aux Etats de la leur en apportant un appui conséquent pour la production, les activités post-récoltes, les infrastructures de stockages et le matériel logistique » a renchéri le représentant des producteurs agricoles.

La tenue de l’atelier a bénéficié de l’appui technique du Bureau Issala-Roger Blein.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Crédits: AK-Project