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Agriculture en Afrique de l’Ouest : Deux instruments politiques adoptés

Dix ans après, alors que les Chefs d’Etat et de Gouvernements du continent ont renouvelé leurs engagements pour le développement agricole d’ici à l’horizon 2025 dans le cadre de la déclaration de Maputo+10 et du processus PDDAA+10, la CEDEAO et ses Etats membres ont décidé d’un nouvel engagement fort qui vise à promouvoir une Agriculture ouest-africaine Intelligente face au Climat (AIC).

C’est pourquoi, un Forum de Haut Niveau des acteurs de l’Agriculture Intelligente face au changement climatique en Afrique de l’Ouest (AIC), organisé par la CEDEAO, en collaboration avec l’UEMOA et le CILSS, a démarré mardi 16 juin 2015 au CICB sous la présidence du ministre du développement rural, Bokary Treta.

Environ 300 représentants des organisations nationales, régionales et internationales impliquées dans le développement de l’AIC en Afrique de l’Ouest, issus des secteurs publics, associatifs et privés y prennent part. Les organisations professionnelles agricoles, de la société civile, de femmes et de jeunes, et du secteur privé ont été étroitement associées au débat.

L’objectif principal du Forum est d’animer une réflexion collective sur les opportunités, les problématiques, les défis et les choix stratégiques liés au développement d’une agriculture intelligente face au climat (AIC) en Afrique de l’Ouest.

Au cours des ces assises, deux importants instruments incitatifs de politique publique devraient être adoptés : un Cadre d’intervention pour le développement de l’AIC dans le processus de mise en œuvre de l’ECOWAP/PDDAA, et une Alliance ouest-africaine pour l’AIC visant à renforcer la coordination entre acteurs dans sa mise en œuvre.

Selon le Commissaire Marc Lapodini ATOUGA - représentant SEM le Président de la Commission de la CEDEAO, les changements climatiques sont préoccupants pour les Etats membres de la CEDEAO, car ils font face à leurs conséquences qui inhibent le développement de la région.

Au nombre de ces conséquences, il a cité entre autres les inondations de plus en plus fréquentes, les vagues de chaleur insupportables par les personnes humaines, les plantes et les animaux, les sécheresses et notamment les poches de sécheresse de plus en plus fréquentes qui influencent négativement la production agricole, forestière et les pâturages, l’avancée de la désertification et la salinisation des terres, l’élévation du niveau de la mer qui affectent les villes côtières et l’apparition de maladies diverses des plantes.

Selon une étude de l’IFPRI (2013), les changements climatiques futurs affecteront la productivité des principales cultures de la région notamment le sorgho et l’arachide, avec surtout des baisses de productivité (entre 5 et 25%) et une perte des terres cultivables au Nord du Sahel.

A en croire, une autre étude du CILSS, les changements climatiques menacent l’agriculture et devraient contribuer à la baisse des rendements en céréales de 10 à 15% d’ici 2025, alors que 20% des populations ouest-africaines sont déjà structurellement vulnérables et que les crises alimentaires sont régulières.

Face à ces statistiques alarmantes, le Commissaire Marc Lapodini ATOUGA, est optimiste. « Plusieurs techniques d’adaptation sobres en carbone sont promues mais avec des contraintes d’adoption durable vu leurs coûts élevés pour les producteurs. De ces techniques, on peut retenir les bassins de rétention des eaux pluviales, les demi-lunes, les variétés améliorées de plantes, l’agroforesterie et plus globalement les techniques d’agro-écologie », a-t-il dit.

Adama DAO

Crédits: AK-Project