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Afrique de l’Ouest : Compte-rendu du side-event de la CdP11/CLD relatif à l’alignement des Plans d'action nationaux sur la CLD

Le 20 septembre, le Comité Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a organisé événement parallèle dans le cadre de la 11e Conférence des Parties (CdP11) de la Convention sur la lutte contre la désertification sur le thème " Le partage d’expériences sur le processus d’alignement des Plans d’action nationaux (PAN) ". Plus de 30 délégués de pays africains se sont réunis pour participer aux échanges.

Rappelons que le processus d’alignement des PAN, en vertu de la décision 3/COP8, vise à mettre les pays sur un chemin renforcé de lutte contre la dégradation des terres fondée sur l’orientation stratégique de la Stratégie décennale de la Convention.

Le Mécanisme mondial de la CLD a préparé le compte-rendu suivant [traduction MediaTerre] :

Mme Edwige Botoni du CILSS / Burkina Faso, a ouvert l’événement parallèle en expliquant que le processus d’alignement des PAN doit être analysé en fonction des différents contextes institutionnels dans la région. Mme Botoni a souligné que certains pays alignent leurs programmes d’action nationaux en même temps que l’élaboration de cadres stratégiques d’investissement (CSI) ou de stratégies de financement intégrées (SFI), notamment avec le soutien du Mécanisme mondial (MM) et d’autres membres du partenariat TerrAfrica.

M. Youssef Brahimi, conseiller auprès du CILSS, directeur général de CAP DEV et ancien collègue de longue date du Mécanisme mondial (MM), a expliqué comment certains des progrès clés accomplis dans la région dans la lutte contre la désertification ont été liés à des améliorations dans la réduction de la pauvreté et à la gestion des ressources naturelles. La gestion durable des terres (GDT), a-t-il souligné, est désormais reconnue par la plupart des pays africains comme une priorité essentielle pour atteindre un développement durable. Toutefois, la prise de mesures décisives en vue d’améliorer les conditions de vie des populations touchées exigerait la pleine reconnaissance du PAN comme un outil clé dans la promotion de la GDT.

Relatant l’expérience de l’alignement du PAN au Burkina Faso, il a souligné que, pour que le PAN soit entièrement aligné sur la Stratégie décennale de la Convention, il devrait être évalué par rapport aux objectifs stratégiques et opérationnels de la Stratégie elle-même.

M. Brahimi a fait quelques recommandations principales tirées du processus d’alignement au Burkina Faso sur la façon de renforcer les processus d’alignement des PAN. Parmi les recommandations :

  • Des stratégies de communication communes et des programmes de travail pour les différents ministères doivent être élaborés pour les trois conventions de Rio, accompagnés de messages spécifiques sur la manière d’intégrer la GDT dans les cadres de développement ;
  • En ce qui concerne le cadre des politiques, il a souligné que la définition du PAN doit être bien comprise et considérée comme l’ensemble complet des mesures qui sont nécessaires pour lutter contre la dégradation des terres au niveau national. Une telle approche devrait être inclus dans un cadre général d’intervention, ce qui aiderait, entre autres choses, les pays Parties à lever des fonds de manière plus efficace ;
  • Le PAN devrait être pleinement intégré dans les cadres nationaux de développement pour les programmes de développement nationaux et agricoles ruraux, avec une attention particulière portée sur les sources innovantes de financement, tels que les mécanismes de financement du changement climatique et d’autres outils qui assurent la cohérence avec les objectifs de la Stratégie décennale ;
  • Une analyse financière des investissements nécessaires au niveau des pays devrait être faite pour opérationnaliser le PAN et fournir une base de soutien pour l’élaboration d’un cadre d’investissement. Une telle analyse devrait commencer par l’identification de la composante "GDT" dans chaque programme pertinent du plan stratégique national de développement ;
  • Les mécanismes de coordination entre les différents ministères et institutions au niveau des pays doivent être établis en tant que composante essentielle du processus par lequel le PAN est mis en œuvre et opérationnalisé ;
  • Une stratégie commune de mobilisation des ressources entre les objectifs des trois Conventions de Rio devrait être élaborée, vu que ces trois conventions visent les mêmes populations et les mêmes terres, toutes avec le même objectif de promotion de la gestion durable des terres et à l’amélioration des moyens de subsistance des populations touchées. Une grande importance doit être accordée à des initiatives de renforcement des capacités aux niveaux sous-régional, national et local pour intégrer la dimension GDT, notamment dans le cadre des politiques de décentralisation.
  • Surtout, M. Brahimi a souligné, il serait essentiel d’assurer la volonté politique et de renforcer les capacités nationales pour décentraliser et harmoniser les programmes d’un pays avec les cadres régionaux et obtenir son engagement à participer à de nouvelles initiatives régionales, telles que la Grande Muraille Verte, le prochain projet FLEUVE financé par la CE, le programme BRICKS de la Banque mondiale et d’autres initiatives, lesquels sont soutenus par le Mécanisme mondial (MM) et d’autres partenaires de TerrAfrica.

Au Burkina Faso, les partenaires de TerrAfrica comme le NEPAD, le CILSS et le MM apportent leur soutien au pays pour finaliser son CSI et faire valider sous peu son PAN aligné.

Source : Secrétariat du Mécanisme Mondial, via MediaTerre

Crédits: AK-Project